Il s'est passé un truc la semaine dernière avec la Ventouse, une grande première. On a eu un moment complice.
Pas qu'on en n'a jamais eu, mais c'était pas pareil. Jusque là c'était genre je te papouille, tu rigoles, tu me relances, on se marre ouaha trop fort la Ventouse maman te kiffe hourra.
Je fais pareil avec la Ventouse, mais sans être à l'envers. Et sans balai. Ouais donc en fait je la porte normalement dans mes bras quoi.
Mais jeudi, c'était pas pareil.
On était dans notre nouvelle maison, toute vide, les anciens proprios étaent partis. Il était 19h passé, alors avant de repartir, je me suis dit faut que je donne à manger à la petiote sous peine d'enfant affamée sanglée dans un siège auto, ce qui risque d'être relativement pénible pour l'audition.
D'ailleurs soit dit en passant, j'ai fait l'acquisition de pots en plastoc isotherme c'est juste une tuerie. J'ai fait chauffer la bectance un peu avant 17h, et peu après 19h, c'était encore chaud. D'après nos tests en conditions réelles, il faut compter max 3h de tenue températurale. C'est pas mal je trouve, on y gagne en confort.
Voilà les merveilles. Pas une grande contenance par contre. Mais punaise, c'est bien pratique.
Je te disais donc avant de faire ma vieille commerciale : j'ai donné à manger à la Ventouse. On s'est assises sur des marches du salon et on a pique niqué, tranquille. Elle n'a pas voulu de compote, alors je lui ai filé une galette de riz. Elle aime beaucoup ces machins là. Toutefois, elle n'avait plus trop faim. Alors, comme elle est très partageuse, elle a voulu me la refiler. Elle me l'a tendue, et comme je t'avoue j'adore les galettes de riz, t'inquiète que tu me fous ça sous le nez, je croque dedans.
Ça a amusé la Ventouse. Du coup, son grand jeu, ça a été de me nourrir. Prélude à ma grande vieillesse de quand j'aurai 48 84 ans et qu'à son tour elle changera mes couches (ou pas).
Elle me tendait la galette, je croquais un petit bout, vite vite elle rabattait la galette contre elle avec un petit rire, et de nouveau elle m'en redonnait. De temps en temps, elle-même prenait un petit morceau, histoire de m'imiter.
Et là, je l'ai vu. Ce regard mutin. C'est comme si on était seules au monde, et que personne d'autres que nous ne pouvait piger quel était notre délire. J'ai plus trop vu le petit bébé, j'ai vu une petite fille capable de rentrer dans un jeu et de fixer elle-même les règles.
Je sais pas bien te décrire en fait. Je crois que ça se décrit pas, ça se vit au fond de la tripaille. Moi j'y ai vu notre premier moment de franche complicité, ambiance je te fais des confidences dans le creux de l'oreille.
Et putain, c'était super chouette.