Alors voilà, je m'absente pour un peu longtemps, et personne me dit que j'ai oublié de te raconter la fin de ma mésaventure de la Halle aux Chaussures ? Mais que fous-tu diantre ? Tu t'en fous, c'est ça ? Nan mais dis le hein, vas-y, arrache moi le coeur avec un coton tige, même pas ça piquotte quoi.
Pour toi qui ne comprends pas ces lignes je t'invite à cliquouiller là. Si t'as la flemme de cliquer (jamais je ne te jugerais pour ta flemme, on est entre nous - grosses feignasses -), je te résume : j'ai acheté des bottines qui prennent l'eau, j'ai voulu rapporter l'objet du délit, et grosso merdo on m'a prise pour une conne (voilà si tu veux en savoir plus va falloir cliquouiller quand même)(tu es ma chose).
Au bout d'une semaine d'une attente infinie, j'ai reçu un courrier de la part du Service Client. A sa lecture, cet exact son est sorti de mon orifice buccal : "hohohohohohuhuhuhugnuuuuukgnuk."
Le service client s'est aplati devant ma magnificence, s'est excusé de tout son être de ce qui m'est arrivé. Il m'invite à me présenter munie du présent courrier au magasin, je serai remboursée, et il m'offre 30 euros de chèque cadeau pour acheter mon amour et mon pardon.
Et nous vécûmes heureux le pied au sec, et nous eumes beaucoup de pompes à balancer après une saison.
Vas-y tu crois quoi, que tu vas mater sous ma jupe ? File moi mon chèque et casse toi. (Blaireau)
SAUF QUE.
Moi j'étais là, frétillante, à me frotter les mains. Mue par la pensée ô combien over jouissive de me payer les vendeurs qui m'ont prise pour une débile profonde.
Je peux te dire que pour mes les être farçis, je me les suis farcis. Ils sont à ce jour très heureux d'avoir croisé mes humides pieds.
Je me présente au magasin, mon coeur battait la chamade (oui car en vrai je suis une gentille j'aime pas trop rentrer dans le lard même si je suis dans mon droit - on se refait pas ma bonne dame). Hou-hou, c'est la même vendeuse. A ses yeux, je vois qu'elle me reconnait. Par contre son collègue n'est pas là. Tant pis, c'est déjà pas mal.
Elle arrive, et de suite...me présente ses plus plates excuses. Elle est désolée de "l'incident", mon courrier est bien redescendu, elle et son collègue se sont fait remonter les bretelles m'assure-t-elle. Elle va procéder au remboursement.
Je suis une guerrière, j'ai vaincu l'injustice. Mon nom est gravé à jamais sur la stelle du Droit inaliénable du Client.
Et puis là, une meuf arrive. La fameuse collègue en CDI. Elle aussi, elle s'excuse. Oui bon là ça va aller quoi, tout le monde va pas s'excuser pendant 15 ans non plus, ça perd de son charme, ça banalise l'excuse et ça, ça me rend triste. Elle m'annonce qu'ils ont pour consigne de téléphoner à la Responsable du site, elle veut me parler.
...euh...ben ok ma caille. Mais elle me veut quoi la dame ?
Et bien figure toi que la dame a à son tour sorti la brosse à reluire, me présentant ses excuses les plus pures, que la façon dont on m'a reçue était inacceptable rzzzz. (n'empêche il parait que mon mail a circulé dans tous les magasins de France - célébrité je crie ton nom)
Et là, le gouffre : "mais ne vous inquiétez pas, les deux personnes que vous avez vues, vous n'aurez plus jamais affaire à elles"
...euh...gné ?
Ben oui, comme une fleur, genre elle me fait le don de la Vie Eternelle, genre elle m'offre le Saint Graal, genre elle m'apporte le combo foie gras/Jurançon 2004, elle m'explique que les deux salariés étaient en CDD, mais que vu leur attitude, ils ne seront pas prolongés.
Le jeune homme, son contrat s'est terminé la semaine dernière, il a donc été prié de foutre le camp. Et la vendeuse en face de moi, son CDD se terminait le samedi suivant, donc ce samedi, elle lui annoncerait qu'elle ne la gardait pas. La vendeuse ne le savait pas encore (bien qu'à mon avis elle devait grave s'en douter).
Je me suis décomposée sur place, j'ai émis l'hypothèse que la sanction était disproportionnée. Dans mes grands talents d'oratrice, j'ai rien trouvé de mieux que "mais c'est un peu sec quand même non ?"
Mais non non, ils ont bafoué leur serment d'allégence à la marque, c'est inadmissible patati patata, il faut les brûler sur le bucher du chômage blablablut.
Putain je me sentais trop mal.
Bon après, je connais pas leur passif, si ça se trouve ils étaient nuls, si ça se trouve moi j'étais pas leur première fois, mais si ça se trouve ben si, j'étais leur première boulette. J'en sais rien et n'en saurai jamais rien. Ça sert à rien de se mettre la rate au court bouillon, il y avait de quoi se plaindre, après je n'ai aucun pouvoir sur la façon dont ils gèrent ça en interne par la suite.
Ce qui me reste en travers, c'est la Responsable, qui me sort ça comme si c'était un cadeau. Comme si c'était ce que j'avais demandé presque. Alors que merde quoi, une bonne engueulade à l'ancienne, ça m'allait en fait. On est où là, au Goulag ?
Donc voilà...je suis remboursée, j'ai 30 € de chèque cadeau, et 2 personnes de plus au Pôle Emploi.
Par contre le truc qui en jette, c'est que maintenant, je peux dire LA phrase que tout le monde rêve de prononcer :
"Faites attention, j'en ai fait virer pour moins que ça !"
Ça pourrait bien servir chez Leroy Merlin qui nous a refourgué une porte à moitié moisie tiens.
Au bout d'un moment, quel est le chemin de vie qui amène à lécher une pompe en se croyant sensuelle ? C'est quand même une vraie question.