Alors autant prévenir tout de suite : en général les gens me gavent facilement.
En deux secondes je sais si je vais apprécier une personne, où si elle va me souler. Des fois je me gourre et je reviens sur ma premère impression, mais c'est rare.
Les soignants ne dérogent pas à la règle.
Donc vous verrez, neuf sur dix vont me gonfler. C'est dit.
MA SAGE FEMME
Je voulais être suivie par une SF. Tout simplement car c'est leur métier. Si tout va bien, pourquoi aller voir un gyneco qu'il faudra attendre sans fin, qui souvent n'est pas très à l'écoute, et surtout tellement branché sur la pathologie que ça peut amener à des dérives ?
Moi je dis : SF, je te kiffe.
Je suis allée voir sur ameli.fr, y'a une SF près de chez mois, zou je prends rendez-vous.
Premier rendez-vous :
Salle d'attente cosy, matelas, ballon....la vache, il est où le couloir froid, les chaises en bois et le "Parents magazine" de Février 1992 ?
On avait rendez-vous à 17h15, il est 17h18, elle ouvre la porte et nous invite à entrer. La vache, elles sont où les 52 minutes d'attente ?
Elle constitue notre dossier, elle nous parle en nous regardant droit dans les yeux, sourit, fait des blagues. La vache, il est où le gyneco qui a les yeux greffé sur son écran et nous parle comme à une chose à moitié débile ?
On lui parle de notre projet d'accouchement physiologique. Elle est cash, elle n'accompagne pas vraiment de mamans qui ont ce souhait. Elles vont toutes accoucher dans la ville à côté, accouchement on ne peut plus classique.
Mais bon "pourquoi pas?" Comme elle dit. Là je tique, elle en parle comme si je disais vouloir mettre du sel sur ma part de melon. Comme si c'était une fantaisie un peu chelou.
Elle me dit que pour que mon projet marche, faut une grossesse impec, pas de pathologie. Oui je m'en doute, avec une grossesse pathologique, c'est plus chaud. Néanmoins tout dépend de la pathologie je pense.
On aborde mon "passé" médical brrr, et je lui dis comment je suis tombée en cloque. Elle fait une moue.
"La vous voyez, votre grossesse fait suite à une stim' ovarienne, déjà vous sortez des clous, c'est pas très bon pour votre projet d'accouchement ça"
Alors là faut qu'on m'explique comment la façon dont a été conçu le bébé peut influer sur le déroulement de l'accouchement. C'est elle la pro hein, mais je la sens moyen sur le sujet là.
Car sinon, j'ai mangé des bouchées à la reine qui m'ont fait vomir en 1996, ça peut foutre en l'air mon projet d'accouchement physio ?
Mais bon elle était plutôt cool, je me suis dit qu'elle avait pas l'habitude de recevoir des mamans qui ne voulaient pas de l'accouchement classique. C'est pas grave hein Diego ?
Deuxième rencard
J'ai oublié de préciser : la première fois, elle était enrouée, limite aphone. Temps bénis.
Elle va mieux.
"-BONJOUR COMMENT ALLEZ VOUS ?
Je vais bien merci...je constate que vous allez mieux !
- OUI J'AI RETROUVE MA VOIX OUF !"
Ouf. ça dépend pour qui. Elle parle pas, elle hurle. 300 décibels au bas mot. Et malheureusement, je suis une mamie à ce sujet. Je supporte pas le bruit. Je suis la chieuse qui demande toujours à baisser le son. Le bruit m'agresse. Et putain, elle parle si fort. Je suis sûre que mon liquide amniotique est en train de tourner. Et je précise que Diego, personne neutre et même un peu dur de la feuille, trouve aussi qu'elle beugle comme un veau. Surtout qu'elle est du style "Véronique et Davina", un peps de fou, se la joue un peu chui ta copine. En fait finalement elle est sympa mais elle me fatigue.
C'est le moment fatidique de l'examen. Je suis à poil. Elle prend ma tension, qui explose tout. Je lui précise que l'effet blouse blanche a trouvé un hôte en ma personne, et aussi que je suis pudique.
Je suis à poil.
C'est aussi (ça je lui dis pas) que je suis une grande complexée de mon body. Et que malheureusement dans ma jeunesse, j'ai eu affaire à des vraies putes les salopes personnes peu respectueuses. J'ai l'amer souvenir de deux infirmières qui se sont foutues de ma gueule à en chialer quand j'avais treize ans. J'étais à poil, je passais une radio de tout mon être. Elles pensaient que je pouvais pas entendre. Mais j'ai tout entendu. En même temps bouffonnes mesdames, s'éloigner de quelques pas n'empêche pas le son de passer. Et bizarrement quand tu as treize ans et que déjà t'es pas tip top au niveau de l'estime de soi ben ça aide pas.
Revenons à la SF. Je suis à poil (elle a voulu la première fois examiner ma poitrine), extrêmement mal à l'aise. Et ça se voit comme une bouteille d'eau au milieu d'un apéro digne de ce nom. Et elle le remarque puisqu'elle le dit.
"HOULALA OUI, JE VOIS QUE CA VOUS GENE. JE VAIS FAIRE VITE"
En effet, j'ai vite pu remettre le haut. Mais je suis encore cul nu. Ce qui n'est pas exactement la définition de "à l'aise Blaise".
Elle me prend la tension. Houlala elle est très élevée (naaaan ?).
"BON ECOUTEZ ON VA ATTENDRE POUR QUE VOUS VOUS DETENDIEZ...
ET EN ATTENDANT, JE VAIS VOUS FAIRE UN TOUCHER VAGINAL."
Gné ?
Oh bah oui ma cocotte, c'est connu, un TV ça détend. Tant que t'y es, vas-y prends un truc, n'importe quoi, tiens le brumisateur là, et carre le moi dans le cul. Là direct je vais me bouddhatiser et tu vas voir le Ying et le Yang en personne.
On a tord de pas assez l'écouter cette SF, tout le monde devrait avoir un petit TV en cas de stress.
Je vois bien Rihanna avant de monter sur scène avec son toucheur perso.
Ou tiens, les candidates Miss France, hop un TV à la chaîne fait sur le pouce (huhu) par Jean-Pierre , et regardez comme elles sont zen.
Donc je vous le donne en mille, après avoir écarté les cuissots, mis mes poings sous mes fesses, après avoir senti des doigts se frayer un chemin, étais-je zen ?
Ben non.
Du coup "tension à surveiller."
J'ai vu d'autres personnes par la suite (gyneco, autres SF, médecin traitant), et j'avais une tension de jeune fille...
Mais pendant TOUT mon suivi de grossesse, elle mettait un poing (huhu bis) d'honneur à me prendre la tension alors que j'étais cul nu.
Nan mais sérieux ? Je vais loin si je dis que là-dessus, c'est une buse ?
Vers la fin de ma grossesse, elle a déménagé à quelques kilomètres, le choix de son autre lieu était...intéressant (je vous raconterai).