Aujourd'hui, j'inaugure une nouvelle catégorie du blog : Femme de lettres.
Je vais te causer lectures. Bon je te préviens, ça sera pas du Kant hein. Mais bon, ça ira quand même au delà des Schtroumpfs je te rassure. Quoiqu'il y aurait beaucoup à analyser sur Le Schtroumpfissime mais bon.
Aujourd'hui, je vais te causer de ça :
Je l'ai acheté samedi pour un voyage ferroviaire dont le but final était de rejoindre un salon de massage (jouissance). Je me suis fait masser les pieds, les jambes et le cuir chevelu. C'était bien si tu savais. J'avais l'impression d'être une motte de beurre passée au micro onde, je me décomposais sur moi-même (rapport aux huiles) de joie et de reconnaissance pour ce Monde qui a inventé le massage.
Toutefois ce n'est pas le sujet.
Ce genre de magazine, je l'achète souvent quand j'ai un trop plein d'énergie et que j'ai envie de m'énerver sur quelqu'un. Si j'en ai pas sous la main je m'énerve sur la connasse qui vient relever le compteur du gaz et qui entre sans y être invitée, mais c'est ballo elle ne passe qu'une fois par an.
Extraits du Famili de Février-mars 2012
Article sur les alternatives à la péridurale contre la douleur lors de l'accouchement.
"(...) Aujourd'hui, 80% environ des futures mères bénéficient de cet immense progrès. Si toutes n'en profitent pas, c'est d'abord parce qu'une difficulté de dernière minute - arrivée tardive à la maternité, anesthésiste occupé ailleurs, mauvais bilan sanguin...- est toujours possible. Ensuite parce que d'emblée, certaines femmes - on n'en connait pas le nombre exact- envisagent de s'en passer. Car cette anesthésie, quand elle est trop fortement dosée et malgré tous ses atouts, empêche d'être totalement actrice de son accouchement. Ce que certaines mamans refusent aujourd'hui. Elles cherchent des méthodes plus naturelles qui peuvent accompagner la péridurale ou l'accompagner, c'est dans l'air du temps !"
Le chiffre est tiré de l'Enquête Nationale périnatale 2010. Cette enquête a eu lieu en mars 2010, pendant une semaine, sur 15187 femmes en France. On y apprend aussi que 22.7 % des accouchements on été déclenchés. Pas bravo hein.
Je n'ai pas trouvé dans l'enquête (oui Ginette, pour toi je l'ai lue) d'analyse de la raison pour laquelle les femmes n'en "profitent pas". Je ne sais donc pas sur quoi Famili se base pour hiérarchiser ces raisons.
Sûrement parce que la première citée est la plus évidente hein, si la femme elle n'a pas la péri c'est parce qu'elle PEUT PAS enfin. D'ailleurs faites gaffe les filles, on veut pas vous foutre les miquettes hein, mais je serais vous je prendrais une chambre d'hôtel juste à côté de la mater, comme ça, pas de problème vous serez à l'heure pour la péridurale. Et même si vous n'avez pas encore très mal, prenez là hein, on sait jamais ensuite l'anesthésiste il pourrait se barrer au golf.
J'aime beaucoup le petit côté mystère autour du nombre inconnu de femmes qui "envisagent" (pas de certitude hein, houlala elles ne font qu'envisager, elles y pensent vaguement quand elles lavent le clébard) de se passer de la péri. Genre on est des femmes de l'ombre, nul ne sait combien on est, et si même on existe vraiment en fait. Si ça se trouve on est un mythe. Comme une grosse blague.
Alors il parait selon Famili que certaines refusent de ne pas être actrice de leur accouchement. Ah bon, sans blague ? Ah tu connais des nanas qui ont accouché, qui se sont trouvé passives, spectatrices, comme des larves devant une brioche Pasquier, et qui ont adoré ça ? Je pense au contraire que toute femme souhaite être actrice de son accouchement. Péri, pas péri, peu importe, on veut toute y être à 100% je pense (sauf peut-être celles qui ont une peur viscérale, quasi pathologique, d'accoucher. La tokophobie ça s'appelle Ginette).
Pour avoir lu pas mal de récits d'accouchement, pour celles qui ont pris la péri et qui en sont jouasses, on lit justement qu'elles ont quand même senti le bébé passer, qu'elles ont pris part à cet accouchement. Pour celles qui en sont déçues, justement on lit souvent qu'elles ne se sont pas senties actrices de leur accouchement, qu'on les a accouchées, et pas qu'elles ont accouché...
Et enfin le sacro-saint "c'est dans l'air du temps". Ben ouais, vouloir accoucher sans péri c'est pas une vraie démarche en fait, on est juste des gros moutons bobo-bio. Choisir la douleur, faire un travail sur soi pour l'accepter, se prendre continuellement des remarques dans la tronche, c'est juste pour suivre le mouv'. D'ailleurs on a tué un mouton quand j'étais enceinte, et j'ai exigé d'accoucher sur la peau de bête, avec un feu de camp dans la salle de naissance, et à disposition une tisane laurier/ cranberry.
Ensuite sont déclinées les méthodes alternatives : homéopathie, acupuncture, méthode Bonapace, hypnose...
Aucune remise en cause de l'accompagnement fait de la femme qui accouche sans péridurale. On lui apprend à gérer la douleur au lieu de mieux la vivre. On ne lui dira pas qu'accoucher sur le dos que ce soit pendant le Travail ou l'expulsion peut rendre les douleurs intenables, on ne lui dira pas que dans certaines maternités, les besoins primaires de la femme qui accouche (intimité, sentiment de sécurité etc ...oui Ginette, un peu comme les chattes...on devrait nous mettre un escalier finalement, on irait s'installer dessous) seront mieux respectés qu'ailleurs... On ne redonne pas confiance aux femmes, en leur capacité à accoucher.
Attention je n'ai rien contre ces méthodes qui peuvent s'averrer fort utiles, juste j'ai l'impression de lire "Bon, vous n'y arriverez sans doute pas seule, mais ne vous inquiétez pas, on a des méthodes pour adoucir l'atroce expérience que vous allez vivre".
Bon voilà je voulais passer fissa dessus, et j'ai échoué lamentablement tel le Costa trucmuche.
Pour pas te gonfler de trop, je vais direct à l'autre truc qui m'a énervée :
Savoir apaiser ses pleurs
La partie du magazine s'intitule quand même "Leçon de puériculture". Ça veut déjà tout dire : comme à l'école, la maitresse sait tout, toi ignare élève tu es vide. Alors tu écoutes, tu te tais, tu apprends et tu appliques. Sans trop réfléchir s'il te plait, de toutes façons à quoi ça te sert ? TU APPLIQUES JE TE DIS.
"Comment calmer un bébé qui n'arrête pas de pleurer ? (...)
Et s'il avait faim ? Il sort la langue, cherche son poing, le sein ou le biberon, tête le petit doigt que vous lui proposez ? Il a faim, tout simplement. Mais s'il est trop tôt pour la prochaine tétée, faites le patienter en le prenant dans vos bras, un bras sous le sien et l'autre dans son entre-jambe. Cela suffit généralement à faire cesser ses pleurs."
Donc là c'est le moment où je m'énerve. Il ne font pas le distingo allaitement ou bib. ET PUTAIN LA REGLE DE BASE QUAND ON ALLAITE C'EST TETEE A LA DEMANDE PAS D'HISTOIRES D'HORAIRES DE MERDE Y'A PAS A LE FAIRE PATIENTER POUR ATTENDRE JE NE SAIS QUELLE HEURE VOUS ME FAITES CHIER.
Voilà c'est sorti, je me sens mieux.
Ensuite il me font doucement rire, car un nouveau né qui a la dalle - d'autant plus avec mes gènes - il s'en carre grave la gencive que tu le prennes sous le bras et à l'entrejambe (Diego par contre, il serait pas contre). Le bébé, il a faim, ben il demande à bouffer jusqu'à ce qu'il obtienne satisfaction. Et j'ai envie de dire : c'est sain.
Leurs autres conseils sont mimi, heureusement que Famili est là pour voler à notre secours quand même :
- Assurez-vous que rien ne le gêne.
Ah merde...donc faut que je fasse enlever le nid de guêpes qui s'est installé dans sa piaule, tu crois ?
- Vérifiez sa couche.
Même si je l'ai déjà fait il y a 2 jours ?
- Rassurez-le.
Euh attendez...mais alors ça implique que faut que je le touche ou que je lui parle AUSSI quand il pleure ? Putain mais j'y avais pas pensé en fait.
Trop merci Famili !